Intro text
Marie-Françoise Lubeth voit le jour dans les années 60 au sein d'une famille antillaise, dans une cité sensible de la banlieue lilloise. Persuadée très tôt que le travail est la condition de la liberté, elle fait preuve d'une débrouillardise et d'une énergie hors du commun. Athlète prometteuse, elle participe aux JO de Los Angeles en 1984, avant de renoncer à sa carrière sportive pour devenir une gynécologue renommée. Mais le véritable tournant de sa vie sera sa conversion : alors qu'elle est enceinte et que son mari s'apprête à la quitter, elle 'rencontre Jésus-Christ'. Dès lors, son destin est attaché à celui de l'Evangile : elle le propage sur l'île de Saint-Barthélemy, où elle participe à la fondation d'une église, et devient secrétaire général de l'une des associations religieuses les plus vivantes d'aujourd' hui, la Communauté des Eglises d'expressions africaines de France (CEAF). C'est en s'accrochant fermement à Dieu, son Rocher, qu'elle pourra ensuite traverser la grande épreuve de sa vie : le cancer. L'itinéraire atypique d'une femme étonnante de ténacité. L'histoire d'une ascension sociale réussie à la seule force du poignet - et de la grâce divine. «L’entraînement sportif est un effort très contraignant: on est constamment amené à se dépasser pour améliorer ses performances. Ce sont des moments difficiles qui engendrent de grandes souffrances physiques et mentales parce qu’elles sont répétitives: le lendemain, l’entraînement reprendra, toujours plus dur; on a des moments de doute. À l’époque, je n’avais pas la foi et je m’accrochais à des principes forts, comme le dépassement de soi: je me regardais dans un miroir et je me disais: "c’est moi qui ai réussi telle performance". J’ai mené de front mes études de médecine et le sport de haut niveau; je puisais en moi pour m’obliger à me surpasser. J’avais un plan de travail très organisé, au quart d’heure près. Les examens ont souvent lieu dans les périodes de compétitions: si un examen se passait entre 9h et 11h30, j’avais une dérogation pour quitter à 11h, ce qui me donnait une demi-heure de moins qu’aux autres! Dans le sport de haut niveau, il y a des à -côtés qui m’en ont détournée, à commencer par les rivalités, le "toujours plus" qui vous est demandé et qui peut conduire au dopage, la crainte du moindre traumatisme. À la suite de maladies, j’ai eu de longues périodes sans sport: quand j’ai repris, je me suis sentie si bien que j’ai béni Dieu. Être bien dans son corps, c’est être bien dans son âme. Le sport plaisir est pur, intense et l’on remercie Dieu d’éprouver ce plaisir».